OTTAWA | Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du Canada est dans la tourmente. Un rapport récent de l’ONU tire la sonnette d’alarme, accusant ce programme d'exploiter les migrants dans des conditions proches de l’esclavage moderne, particulièrement dans le secteur agricole.
Le Rapporteur spécial de l’ONU, Tomoya Obokata, pointe du doigt l’utilisation des permis de travail fermés, qui emprisonnent les travailleurs dans une relation de dépendance totale avec leur employeur. Cette situation ouvre la porte à toutes sortes d’abus : salaires confisqués, violences physiques et psychologiques, harcèlement sexuel, et des conditions de vie inhumaines, où plusieurs dizaines de personnes partagent des installations sanitaires insuffisantes.
En plus de ces abus, les inspections des autorités sont largement inefficaces. Réalisées en majorité de manière virtuelle ou avec un préavis aux employeurs, elles permettent souvent de masquer les violations.
Pour briser ce cercle vicieux, l’ONU recommande au Canada de créer une voie vers la résidence permanente pour ces travailleurs, afin de leur offrir une véritable protection. En réponse à ces critiques, le gouvernement canadien, sous la direction du ministre de l’Emploi Randy Boissonnault, prévoit de durcir les règles du PTET, en envisageant notamment de restreindre l’embauche pour les postes à bas salaire.